LE « SELFIE » LITTÉRAIRE : UNE ÉTUDE BRACHYLOGIQUE DE L’« AUTOPORTRAIT (À LA TOUSSAINT) »
DOI:
https://doi.org/10.6093/547-2121/7360Parole chiave:
narration « Polaroïd », brachylogie, selfie littéraire, autoportrait, « photolittérature »Abstract
Au sein de la narration « Polaroïd » de Toussaint, cette étude vise à analyser, dans une perspective brachylogique, son Autoportrait (à l’étranger) en mettant en évidence le rapport de perméabilité entre photographie et littérature qui aboutit à une réflexion sur le concept de selfie littéraire, à savoirun autoportrait extrêmement contemporain, où l’auteur devient à la fois le sujet et l’objet de la narration. Cette « photolittérature » représente une écriture visuelle, un récit de voyage autobiographique composé d’instantanées et, donc, bref, immédiat, incisive. Cette propension à la brièveté amène le je-narrateur à raconter d’une réalité très personnelle et « infinitésimale » et d’une manière brève et laconique, à savoir extrêmement contemporaine. Le selfie littéraire de Toussaint, qui diffère de l’autoportrait pictural mais aussi de l’autoportrait photographique, accomplit une mise en relation entre le je-microcosmique et le monde-macrocosme ; il atteste l’expérience « fugitive » de l’être au monde de cet auteur, enreprésentant un « brusque témoignage » du temps qui passe, mais aussi une façon de lui résister. Cette écriture instantanée inaugure une narration-Polaroïd qui immortalise le seul instant qui résume, en le minimisant, le récit du voyage entier.